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Page:Stevenson - Le Cas étrange du docteur Jekyll.djvu/262

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cœur de tout homme, s’il veut se donner la peine de le lire. Vous parlez d’aliments et de vin ; je sais très bien que la faim est une grande souffrance à endurer, mais vous ne parlez pas d’autres nécessités : vous ne dites rien de l’honneur, de la foi à Dieu et aux autres hommes, de courtoisie, d’amour sans reproche. Peut-être ne suis-je pas très éclairé, — et cependant je crois que je le suis, — vous me paraissez être un homme qui a perdu son chemin et fait une grande erreur dans sa vie. Vous pensez à vos petits besoins et vous avez complètement oublié les grands, les vrais, les seuls ; vous êtes comme un homme qui voudrait se guérir du mal de dents le jour du jugement dernier. Car de telles choses, comme l’honneur, l’amour et la foi, ne sont pas seulement plus nobles que le boire et le manger ; mais il me semble que vraiment nous les désirons davantage et