Page:Stevenson - Le Cas étrange du docteur Jekyll.djvu/60

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jeune bonne donnait était brillamment éclairée par la pleine lune. Cette pauvre fille penchait évidemment, ce soir-là, au sentiment, car s’étant assise sur un coin de sa malle, près de la fenêtre, elle se mit à rêver. « Jamais, » (disait-elle avec un torrent de larmes en racontant l’aventure), « jamais elle n’avait eu la conscience si tranquille, et ne s’était jamais sentie si bien disposée envers l’humanité en général ». En s’asseyant, elle remarqua la présence d’un vieux Monsieur, à l’air vénérable et à cheveux blancs, qui s’avançait dans la ruelle à la rencontre d’un autre personnage, un homme d’une taille au-dessous de la moyenne ; elle fit d’abord moins attention à ce dernier. Quand ils se furent approchés (chose qui arriva juste sous la fenêtre de la jeune fille), le plus vieux Monsieur salua et accosta l’autre avec beaucoup de politesse. Ce qu’il disait n’avait pas