Page:Stevenson - Le Cas étrange du docteur Jekyll.djvu/95

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s’enferma à clef dans son cabinet, il s’assit, et là, à la lueur mélancolique d’une bougie, il posa devant lui une enveloppe scellée et adressée par les mains de son ami défunt ; la suscription portait ces mots : « Confidentiel, ne devant être lu que par J.-G. Utterson ; seulement, en cas que le décès dudit Utterson précédât la lecture de ce document, il devra être détruit sans être lu. » L’avocat appréhendait cette lecture. « J’ai enterré un ami aujourd’hui, » pensait-il, « si ceci allait m’en coûter un autre ! » Alors il condamna ses hésitations comme une trahison, et brisa le cachet. En dedans il trouva une autre enveloppe, scellée aussi ; la suscription de celle-ci recommandait de ne l’ouvrir qu’après la mort ou la disparition du docteur Jekyll.

Utterson ne pouvait en croire ses yeux. Oui, il y avait disparition ; ici encore, comme dans le testament insensé qu’il avait depuis