Page:Stevenson - Le Maître de Ballantrae, 1989.djvu/100

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fenêtre, et lui cria, en l’appelant Mr. Bally, de monter un instant.

– James, dit-il, – quand notre persécuteur fut entré et qu’il eut refermé la porte derrière lui, en me regardant avec un sourire, comme s’il se figurait que j’allais être tancé, – vous êtes venu vous plaindre à moi de Mr. Mackellar. J’ai pris mes renseignements. Je n’ai pas besoin de vous dire que je le croirai toujours de préférence à vous ; car nous sommes seuls, et je vais user un peu de votre liberté. Mr. Mackellar est un gentleman que j’estime ; et vous devez tâcher, aussi longtemps que vous serez sous ce toit, de ne plus entrer en collision avec une personne que je soutiendrai quoi qu’il doive en coûter à moi ou aux miens. Quant à la commission que vous lui proposiez, vous pouvez aller vous-même vous dépêtrer des conséquences de votre méchanceté, et nul de mes serviteurs ne sera employé en pareil cas.

– Les serviteurs de mon père, je crois, dit le Maître.

– Allez donc lui raconter cette histoire, dit Mr. Henry.

Le Maître devint très pâle. Il me désigna du doigt.

– Je veux que vous renvoyiez cet homme, dit-il.

– Je ne le renverrai pas, dit Mr. Henry.

– Vous me le paierez joliment cher, dit le Maître.

– J’ai payé si cher déjà pour un mauvais frère, dit Mr. Henry, que j’ai fait banqueroute, même de craintes. Il ne reste plus d’endroit où vous puissiez me frapper.

– C’est ce que nous verrons, dit le Maître.

Et il se retira lentement.

– Que va-t-il faire, Mackellar ? demanda Mr. Henry.

– Laissez-moi partir, dis-je. Mon cher maître, laissez-moi partir : je vais vous attirer de nouveaux ennuis.

– Voudriez-vous me laisser tout seul ? demanda-t-il.

Notre incertitude sur le nouveau genre d’attaque ne