Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/114

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réussis, et que Pitman soit le noir coquin que je suppose, eh bien ! je n’aurais plus qu’à essayer de découvrir un médecin vénal, chose qui ne doit pas être difficile à découvrir dans une ville comme Londres. La ville doit en être remplie, c’est bien certain ! Je ne vais pas, bien sûr ! mettre une annonce dans les journaux pour demander un médecin à corrompre : non, je n’aurai qu’à entrer tour à tour chez différents médecins, à les juger d’après leur accueil, et puis, quand j’en aurai trouvé un qui me paraîtra pouvoir me convenir, à lui exposer simplement mon affaire… Encore que, même cela, au fond, ce soit une démarche assez délicate ! »

Après de longs détours, il se trouvait aux environs de John Street ; il s’en aperçut tout à coup et résolut de rentrer chez lui. Mais, pendant qu’il faisait tourner la clef dans la serrure, une nouvelle réflexion mortifiante lui vint à l’esprit : « Cette maison même n’est pas à moi, tant que je ne pourrai pas prouver la mort de mon oncle ! » se dit-il. Et il referma si violemment la porte, derrière lui, que tous les contrevents des fenêtres claquèrent.

Dans les ténèbres du vestibule, par un comble de malchance, Maurice fit un faux pas, et tomba lourdement sur le socle de l’Hercule. La vive