laissé mon adresse et ai ramené le baril ici ; après quoi, me rappelant un vieil adage, j’ai décidé de ne l’ouvrir qu’en présence de mon homme de loi.
— Et c’est tout ? fit Michel. Je ne vois pas, dans tout cela, le moindre sujet d’inquiétude. L’Hercule se sera attardé en route. Il vous arrivera demain, ou le jour d’après. Et quant à ce baril, — croyez-moi ! — c’est un souvenir d’une de vos jeunes élèves. Suivant toute probabilité, il contient des huîtres !
— Oh ! ne parlez pas si haut ! s’écria le petit artiste. Si l’on vous entendait vous moquer de ces demoiselles, je perdrais aussitôt ma place. Et puis, pourquoi m’enverrait-on des huîtres, de Marseille ? Et pourquoi me les aurait-on fait adresser de la main même de M. Ricardi, le partenaire de M. Semitopolis ?
— Voyons un peu l’objet en question ! dit Michel. Roulez-le jusqu’ici, sous le bec de gaz !
Les deux hommes roulèrent le baril à travers l’atelier.
— Le fait est qu’il est bien lourd pour contenir des huîtres ! observa judicieusement Michel.
— Si nous l’ouvrions, sans plus tarder ? proposa Pitman, à qui l’influence combinée de la conversation et du grog avait rendu toute sa bonne humeur.