Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/168

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vous le dire ! Mon ami, M. Thomas, étant un Américain d’origine portugaise, et un riche fabricant de pianos Érard…

— De pianos Érard ? s’écria Gédéon avec quelque surprise. M. Thomas serait-il un des chefs de la maison Érard ?

— Oh ! des Érard de contrefaçon, naturellement ! répliqua Michel. Mon ami est l’Érard américain.

— Mais je croyais vous avoir entendu dire, objecta Gédéon, oui, j’ai certainement inscrit sur mon carnet… que votre ami était fabricant de galoches en caoutchouc ?

— Oui, je sais que cela peut étonner à première vue ! répondit l’Australien avec un sourire rayonnant. Mais, mon ami… Bref, il combine les deux professions ! Et beaucoup d’autres encore, beaucoup, beaucoup, beaucoup d’autres ! répéta M. Dickson, avec une solennité d’ivrogne. Les moulins de coton de M. Thomas sont une des curiosités de Tallahassee, les moulins de tabac de M. Thomas sont l’orgueil de Richmond, Va ! Bref, c’est un de mes plus vieux amis, monsieur Forsyth, et vous m’excuserez de ne pas pouvoir contenir mon émotion en vous exposant son affaire !

Le jeune avocat, pendant ce discours, considérait M. Thomas, et était bien agréablement im-