Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/175

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— Au Grand-Hôtel Langham, naturellement ! répliqua Michel. Et, sans faute, à ce soir !

— Sans faute ! répondit Gédéon en souriant. Je puis venir à n’importe quelle heure, n’est-ce pas ?

— Absolument, absolument ! s’écria Michel, déjà debout pour prendre congé.

— Eh bien ! que pensez-vous de ce jeune homme ? demanda-t-il à Pitman, dès qu’ils se retrouvèrent dans la rue.

Pitman murmura quelque chose comme : « Un parfait idiot ! »

— Pas du tout ! se récria Michel. Il sait quel est le meilleur avoué de Londres, et cela seul suffirait pour faire son éloge ! Mais, dites donc, hein, ai-je été assez brillant ?

Pitman ne répondit rien.

— Holà ! dit Michel en lui posant la main sur l’épaule. Pourrait-on savoir quel est le nouveau grief de Pitman ?

— Vous n’aviez pas le droit de parler de moi comme vous l’avez fait ! s’écria l’artiste. Votre langage a été tout à fait odieux ! Vous m’avez blessé profondément.

— Moi ! mais je n’ai pas dit un seul mot de vous ! protesta Michel. J’ai parlé d’Ezra Thomas ; et je vous prie de vouloir bien vous rappeler qu’il n’existe personne de ce nom !