Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/231

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jeune fille était forcée de recourir à l’assistance du musicien, la planche étant trop lourde pour ses seules forces. Elle frappa donc sur la porte ouverte. Puis elle frappa de nouveau.

— Monsieur Jimson, cria-t-elle, venez, je vous en prie ! Il faut que vous veniez, tôt ou tard, puisque je ne puis pas sortir d’ici sans votre aide ! Allons, ne soyez pas si agaçant ! Venez, je vous en prie !

Mais toujours pas de réponse.

« S’il est là, il faut qu’il soit fou ! » se dit-elle avec un petit frisson. Mais elle songea ensuite qu’il était peut-être allé se promener en bateau, comme elle avait fait elle-même. En ce cas, forcée qu’elle était à attendre, elle pouvait fort bien visiter la cabine : sur quoi, sans autre réflexion, elle entra. Et je n’ai pas besoin de dire que, sous la table où il gisait dans la poussière, Gédéon sentit que son cœur s’arrêtait de battre.

En premier lieu, Julia aperçut les restes du déjeuner de Jimson. « Du pâté, des fruits, des gâteaux ! songea-t-elle. Il mange de gentilles choses ! Je suis sûre que c’est un homme délicieux. Je me demande s’il a aussi bonne apparence que M. Forsyth ? Mme Jimson, je ne crois pas que cela sonne aussi bien que Mme Forsyth ! Mais, d’autre part, il y a ce prénom de Gédéon qui est vrai-