Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/236

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à l’heure, vous ne le saviez pas ! Qu’était pour vous Jimson ? En quoi pouvait-il vous intéresser ? Miss Hazeltine, vous m’avez déchiré le cœur !

— Oh ! par exemple, ceci est trop fort ! répliqua sévèrement Julia. Quoi ? Après vous être conduit de la façon la plus extraordinaire, vous prétendez être capable de m’expliquer votre conduite, et voilà que, au lieu de l’expliquer, vous vous mettez à m’insulter !

— C’est juste ! répondit le pauvre Gédéon. Je… Je vais tout vous confier ! Quand vous saurez toute l’histoire, vous pourrez m’excuser.

Et, s’asseyant près d’elle sur le banc, il étala devant elle sa misérable histoire.

— Oh ! monsieur Forsyth, s’écria-t-elle quand il eut fini, je regrette si fort mon rire de tout à l’heure ! Vous étiez bien drôle, c’est certain ; mais je vous assure que je regrette d’avoir ri !

Et elle lui tendit sa main, que Gédéon garda dans la sienne.

— Tout ceci ne va pas vous donner trop mauvaise opinion de moi ? demanda-t-il tendrement.

— Le fait que vous ayez tant d’ennuis et de misères ? Non, certes, monsieur, non ! s’écria-t-elle. — Et, dans l’ardeur de son mouvement, elle tendit vers lui son autre main, dont il s’empara égale-