Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/26

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— Oui ! mon bon, parfaitement ! Le coup de l’étrier ! répondit Michel. Je ne peux pas vous sacrifier tout mon temps ! Et, à ce propos, vous-même, n’avez-vous donc rien à faire ? Le commerce des cuirs va-t-il donc tout seul, sans que vous ayez besoin de vous en occuper ?

— Oh ! vous ne cherchez qu’à me contrarier ! grommela Maurice, furieux. Vous m’avez toujours haï et méprisé, depuis l’enfance !

— Mais non, mais non, je n’ai jamais songé à vous haïr ! répliqua Michel de son ton le plus conciliant. Au contraire, j’ai plutôt de l’amitié pour vous : vous êtes un personnage si étonnant, si imprévu, si romantique, au moins à vous voir du dehors !

— Vous avez raison ! dit Maurice sans l’écouter. Il est inutile que je revienne ici ! Je verrai votre père lui-même !

— Oh ! non, vous ne le verrez pas ! dit Michel. Personne ne peut le voir !

— Je voudrais bien savoir pourquoi ? cria son cousin.

— Pourquoi ? Je n’en ai jamais fait un secret : parce qu’il est trop souffrant !

— S’il est aussi souffrant que vous le dites, cria Maurice, raison de plus pour que vous acceptiez ma proposition ! Je veux voir votre père !