Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/272

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risque de vous ennuyer ! Le fait est… je me suis vu à court d’argent… beaucoup de capitaux dehors… vous savez ce que c’est… et… en un mot…

— Vous savez que nous n’avons jamais eu l’habitude de vous payer à la première échéance ! répondit Michel, en pâlissant. Mais donnez-moi le temps de me retourner, et je verrai ce que je puis faire ! Je crois pouvoir vous promettre que vous aurez au moins un fort acompte !

— Mais c’est que… voilà… balbutia Rogerson, je me suis laissé tenter ! j’ai cédé ma créance !

— Cédé votre créance ! répéta Maurice. Voilà un procédé auquel nous ne pouvions pas nous attendre de votre part, monsieur Rogerson !

— Hé ! on m’en a offert cent pour cent, rubis sur l’ongle, en espèces ! murmura Rogerson.

— Cent pour cent ! s’écria Maurice. Mais cela vous fait quelque chose comme trente pour cent de bénéfice ! Singulière chose ! Et qui est l’acheteur ?

— Un homme que je ne connais pas ! répondit le créancier. Un nommé Moss !

« Un juif ! » songea Maurice, quand son visiteur l’eut quitté. Que pouvait bien avoir à faire un Juif d’une créance sur la maison Finsbury ? Et quel intérêt pouvait-il bien avoir à la payer d’un