Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

garçon ! dit Michel avec une sérénité renversante. Ne le reconnaissant pas — vous comprenez ? — et flairant quelque chose d’irrégulier dans sa provenance, je me suis hâté de… de m’en débarrasser !

— Vous vous en êtes débarrassé ? gémit Maurice. Mais vous pouvez toujours le retrouver. Vous savez où il est ?

— Je voudrais bien le savoir, Maurice, je donnerais beaucoup pour le savoir ! Mais le fait est que je ne le sais pas ! répondit Michel.

— Dieu puissant ! — s’écria Maurice, les yeux et les bras levés au ciel, — Dieu puissant ! l’affaire des cuirs est à l’eau !

De nouveau, Michel fut secoué d’un éclat de rire.

— Pourquoi riez-vous, imbécile ? lui cria son cousin. Vous perdez encore plus que moi ! Si vous aviez pour deux sous de cœur, vous trembleriez dans vos bottes, à force de chagrin ! Mais, de toute façon, il y a une chose que je dois vous dire ! Je veux avoir ces huit cents livres ! Je veux les avoir, entendez-vous ? et je les aurai ! Cet argent est à moi, voilà ce qui est sûr ! Et votre ami, ici présent, a eu à faire un faux pour s’en emparer. Donnez-moi mes huit cents livres, donnez-les moi tout de suite, ici-même, sur ce quai, ou