Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/319

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bien que le commissaire de police pourra vous entendre ! » Et, là-dessus, il s’en va, tout furieux. Il s’en va d’un côté ; moi, je file de l’autre. Je lui ai laissé, pour se dédommager, la lampe à esprit de vin, le Lisez-Moi ! le journal de l’Armée du Salut, et cet autre périodique que tu m’as envoyé ! Et, à ce propos, il faut que tu aies été ivre-mort pour m’envoyer une affaire comme celle-là ! On n’y parlait que de poésie, du globe céleste ! Et des tartines, dix colonnes à la fois ! Dis donc, c’est le moniteur des asiles d’aliénés que tu m’as envoyé là ! L’Attanium, je me rappelle le titre ! Dieu puissant, quel canard !

— Tu veux dire : l’Athenœum rectifia Maurice.

— Hé ! peu m’importe comment tu l’appelles ! dit Jean. Mais je te trouve vraiment épatant, de m’avoir envoyé ça ! Ça ne fait rien, mon vieux, je commence à me remettre ! Apporte-moi maintenant le fromage, et encore un verre de champagne ! Ah ! Michel a bien raison de vanter ce champagne ! Au fait, tu peux te servir ! Il reste un peu de poisson, une côtelette tout entière, et ce morceau de fromage. Oui, Michel, voilà un homme qui me plaît ! Il est bien capable de lire ton Athenœum, lui aussi : mais au moins, il sait ne pas en avoir l’air ! Au moins il est gai, bon