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DE L’AMOUR ET DE LA POLITIQUE

ce sera la dernière fois que vous aurez l’occasion de m’obliger.

— La dernière ? s’écria-t-elle. Avec joie, alors !

Elle lui offrit sa main qu’il prit dans la sienne ; tous deux avec une affectation marquée, tous deux intérieurement en feu. Il la conduisit par la porte dérobée, par où était sorti Gondremark ; ils passèrent par un ou deux corridors peu fréquentés qui donnaient sur une cour, et arrivèrent enfin à l’appartement du prince. La première de ces chambres était un cabinet, donnant sur la terrasse, où se trouvait disposée une collection d’armes de divers pays.

— M’avez-vous amenée ici pour me tuer ? demanda-t-elle.

— Je vous ai amenée ici, Madame, simplement pour passer plus loin.

Ils entrèrent ensuite dans une bibliothèque où, à moitié endormi, siégeait un vieux chambellan. Celui-ci se leva, s’inclina devant le couple, et demanda ses ordres.

— Vous nous attendrez ici, dit Othon. L’étape suivante était une galerie de tableaux où figurait, fort en évidence, le portrait de Séraphine, en habit de chasse et avec des roses rouges dans les cheveux. C’est ainsi que l’avait commandé Othon durant les premiers mois de son mariage. Sans mot dire, il l’indiqua du doigt ; en silence, également, Séraphine leva les sourcils, et, ils continuèrent à avancer par un corridor tapissé, sur lequel s’ouvraient quatre portes. L’une de celles-ci menait à la chambre d’Othon ; une autre était la porte privée des appartements de