Page:Stevenson - Le Roman du prince Othon.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
DE L’AMOUR ET DE LA POLITIQUE

comparant les deux dangers. Une fois il avança la main, mais la laissa retomber. — C’est bien, fit-il enfin. Puisque vous appelez cela de la confiance…

Elle l’interrompit : — Plus un mot, dit-elle. Ne gâtez pas la situation. Maintenant que vous vous êtes montré bon camarade sans rien savoir, je condescends à m’expliquer. Je vais au palais tout arranger avec Gordon. Bien, mais comment voulez-vous qu’il m’obéisse ? Et comment pourrai-je prévoir l’heure ? Cela pourra être à minuit, peut-être aussi bien à la brune… Pure affaire de chance. Pour agir, il me faut donc liberté entière ; il faut que je tienne les rênes de l’aventure. Et maintenant votre Viviane part. Donnez l’accolade à votre chevalier ! — Et elle ouvrit les bras avec un sourire radieux.

— Allons, dit-il, quand il l’eut embrassée, tout homme a sa marotte ! Je bénis Dieu que la mienne ne soit pas pire. Partez !… Je viens de confier un pétard à un enfant.