VIII. La dernière nuit
Un soir après dîner, comme M. Utterson était assis au coin de son feu, il eut l’étonnement de recevoir la visite de Poole.
— Miséricorde, Poole, qu’est-ce qui vous amène ? s’écria-t-il ; et puis l’ayant considéré avec plus d’attention : Qu’est-ce qui vous arrive ? Est-ce que le docteur est malade ?
— Monsieur Utterson, dit l’homme, il y a quelque chose qui ne va pas droit.
— Prenez un siège, et voici un verre de vin pour vous, dit le notaire. Maintenant ne vous pressez pas, et exposez-moi clairement ce que vous désirez.
— Monsieur, répliqua Poole, vous savez que le docteur a pris l’habitude de s’enfermer. Eh bien, il s’est enfermé de nouveau dans son cabinet de travail ; et cela ne me plaît pas, monsieur… que je meure si cela me plaît. Monsieur Utterson, je vous assure, j’ai peur.
— Voyons, mon brave, dit le notaire, expliquez-vous. De quoi avez-vous peur ?
— Il y a déjà près d’une semaine que j’ai peur,