— Poole, répliqua le notaire, dès lors que vous dites cela, je vais me trouver dans l’obligation de m’en assurer. Malgré tout mon désir de ménager les sentiments de votre maître, malgré tous mes doutes en présence de ce billet qui semble prouver qu’il est encore vivant, je dois considérer comme de mon devoir de forcer cette porte.
— Ah ! monsieur Utterson, voilà qui est parlé, s’écria le maître d’hôtel.
— Et maintenant, passons à une autre question, reprit Utterson : qui va s’en charger ?
— Mais, vous et moi, monsieur, répliqua l’autre sans sourciller.
— Très bien dit, déclara le notaire, et quoi qu’il en résulte, je saurai faire en sorte que vous n’y perdiez rien.
— Il y a une hache dans l’amphithéâtre, continua Poole, et vous pourriez prendre pour vous le tisonnier de la cuisine.
Le notaire s’empara de cet outil grossier mais pesant, et le brandit.
— Savez-vous, Poole, dit-il en levant les yeux, que nous allons, vous et moi, nous exposer à un certain danger ?
— Certes, monsieur, vous pouvez bien le dire, répondit le maître d’hôtel.
— Il vaut donc mieux parler franc. Nous en savons l’un et l’autre plus long que nous n’en avons dit ; ne nous cachons plus rien. Cet individu masqué que vous avez vu, l’avez-vous reconnu ?
— Ma foi, monsieur, cela s’est fait si vite, et