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Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/159

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affaires, moi, du fond du cœur, je pense le contraire. Prenez ou dédaignez mes services tels que je les offre, et ne m’ennuyez pas davantage avec vos remerciements, car je fais encore moins de cas de votre estime que de votre intelligence. Un temps viendra où, s’il vous est donné de vivre sain d’esprit un certain nombre d’années, vous jugerez différemment tout ceci et rougirez de votre conduite de cette nuit. »

En prononçant ces mots, le docteur se leva, répéta brièvement et clairement ses indications, puis quitta la chambre sans laisser à Silas le temps de répondre.

Le lendemain matin, Silas Scuddamore se présenta à l’hôtel, où il fut poliment reçu par le colonel Geraldine et délivré de toute crainte immédiate au sujet de la malle et de son hideux contenu. Le voyage se passa sans incident, quoique le jeune homme fût terrifié d’entendre les matelots et les porteurs du chemin de fer se plaindre entre eux du poids extraordinaire des bagages. Silas monta dans la voiture de suite, le prince voyageant seul avec son écuyer. À bord du paquebot cependant, Florizel remarqua l’attitude mélancolique de ce jeune homme, debout, en contemplation devant une pile de malles.