une voiture à la disposition du jeune homme, le colonel lui serra la main et s’en alla vaquer aux devoirs de sa charge.
Alors, Silas ouvrit l’enveloppe qui cachait l’adresse de son protecteur inconnu et dit au majestueux laquais de le conduire à Box-Court, du côté du Strand. L’endroit n’était probablement pas inconnu à celui-ci, car il parut stupéfait et se fit répéter l’ordre en question. Ce fut l’âme pleine d’alarmes poignantes que Silas monta dans le carrosse princier et fut mené à destination. L’entrée de Box-Court était trop étroite pour le passage d’une voiture ; c’était un simple chemin de piétons, entre deux barrières, avec une borne à chaque bout ; sur l’une de ces bornes était assis un homme, qui aussitôt sauta à terre et échangea un signe amical avec le cocher, pendant que le valet de pied ouvrait la portière et demandait à Silas s’il devait descendre la malle, et à quel numéro elle devait être portée.
« S’il vous plaît, dit Silas, au numéro trois. »
Le valet de pied et l’homme qui venait de quitter la borne eurent beaucoup de peine, même avec l’aide de Silas, à transporter la caisse ; avant qu’on ne l’eût déposée devant la porte du numéro trois, le jeune Américain fut terrifié de voir une vingtaine de badauds le