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Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/164

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suivit de près, ne quittant pas leurs talons, et qu’à chaque marche son cœur défaillait. — Un simple faux pas, se disait-il, et la caisse peut, en passant par-dessus la rampe, rejeter son fatal contenu, révélé au grand jour, sur le pavé du vestibule.

Dans sa chambre, il s’assit au pied du lit, pour se remettre de l’angoisse qu’il venait de subir ; mais il avait à peine pris cette position qu’il fut épouvanté de nouveau par le mouvement d’un des porteurs, qui, à genoux près de la malle, était en train d’en défaire les attaches compliquées.

« N’y touchez pas ! cria Silas. Je n’aurai besoin de rien de ce qu’elle renferme, pendant mon séjour ici.

— Vous auriez pu la laisser dans le vestibule, alors ! grommela le porteur. Une malle aussi grosse et aussi lourde qu’une cathédrale ! Ce que vous avez dedans, je ne peux l’imaginer. Si tout est de l’argent, vous êtes plus riche que moi.

— De l’argent ? répéta Silas très troublé. Qu’entendez-vous par de l’argent ? Je n’ai pas d’argent et vous parlez comme un sot !

— Très bien, capitaine, répliqua le porteur avec un clignement d’œil. Personne n’en veut à ce qui vous appartient. Je suis aussi sûr que la