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taisie de venir admirer mes roses. J’ai pris la liberté de le faire entrer, pensant que les locataires n’y verraient pas d’inconvénient.

— Quant à moi, répondit le Révérend Mr. Rolles, je n’en vois aucun, cela va sans dire. Le jardin vous appartient, Mr. Raeburn, vos locataires ne doivent pas l’oublier, et, parce que vous nous avez permis de nous y promener, il serait singulier de vous empêcher de recevoir qui bon vous semble. Mais, en réfléchissant, ajouta-t-il, je crois que monsieur et moi, nous nous sommes déjà rencontrés. Mr. Hartley, n’est-ce pas ? Je vois avec regret que vous avez fait une chute. »

Et il tendit la main à Harry.

Une sorte de dignité craintive, jointe au désir de retarder le plus possible les explications, poussa celui-ci à refuser une chance inespérée de secours et à nier sa propre identité. Il préféra la pitié clémente du jardinier, qui, du moins, lui était inconnu, à la curiosité et peut-être au soupçon de quelqu’un de sa connaissance.

« Vous faites erreur, dit-il. Mon nom est Thomlinson et je suis un ami de Raeburn.

— Vraiment ? s’écria Mr. Rolles. La ressemblance est frappante ! »