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Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/275

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sais si vous avez une famille, mais, en admettant que vous en ayez une, je certifie que vous sacrifieriez même vos enfants, — et tout cela pourquoi ? Non pas pour être plus riche, non pas pour avoir plus de bien-être et plus d’honneurs, mais simplement pour appeler le diamant « vôtre », pendant une année ou deux, jusqu’à votre mort, pour pouvoir, toujours et sans cesse, ouvrir un coffre-fort et le contempler comme on contemple un tableau !

— C’est vrai, répondit Vandeleur. J’ai fait bien des chasses, depuis la chasse à l’homme et à la femme jusqu’à la chasse aux moustiques. J’ai plongé pour avoir du corail, j’ai poursuivi des baleines et des tigres, et je déclare qu’un diamant est la plus belle de toutes les proies. Il a la beauté et la valeur ; lui seul nous récompense réellement des fatigues de la chasse. À l’heure qu’il est, ainsi que Votre Altesse peut l’imaginer, je suis une piste. J’ai un flair sûr, une grande expérience ; je connais chacune des pierres que renferme la collection de mon frère, comme un berger connaît son troupeau. Et que je meure, si je ne les retrouve pas toutes sans exception.

— Sir Thomas Vandeleur vous devra une grande reconnaissance, dit le prince.