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« Est-ce au prince Florizel de Bohême que j’ai l’honneur de parler ?

— Tel est mon titre, Monsieur. Que me voulez-vous ?

— Je suis un agent, chargé par M. le Préfet de police de remettre cette lettre à Votre Altesse. »

Le prince prit le pli qu’on lui tendait et le parcourut rapidement à la lueur du réverbère ; c’était, dans les termes les plus polis et les plus respectueux, une invitation à suivre immédiatement à la préfecture le porteur de la lettre.

« En d’autres termes, dit Florizel, je suis arrêté ?

— Oh ! rien ne doit être plus éloigné, j’en suis sûr, des intentions réelles de M. le Préfet. Ce n’est pas un mandat d’amener, mais une simple formalité dont on s’excusera certainement auprès de Votre Altesse.

— Et si je refusais de vous suivre ?

— Je ne puis dissimuler à Votre Altesse que tous pouvoirs m’ont été donnés, répondit l’agent en s’inclinant.

— Sur mon âme, votre audace me confond. Vous n’êtes qu’un agent et je vous pardonne, mais vos chefs auront à se repentir de leur conduite. Quel est le motif de cet acte impolitique ?