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Page:Stevenson - Saint-Yves.djvu/269

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V

Les mailles du filet se resserrent.


La journée suivante, qui était un mardi, commença pour moi par une surprise. Sous ma porte, le matin, je trouvai une lettre, adressée à Edward Ducie, esquire ; et je laisse à penser combien de frayeur se mêla à ma surprise. Mais en ouvrant l’enveloppe je vis qu’elle contenait simplement un court billet de M. Robbie, accompagné d’une carte d’invitation pour le bal du surlendemain.

Peu de temps après, comme je cherchais à reprendre mes esprits en fumant un cigare, assis à l’une des deux fenêtres de mon petit salon, pendant que Rowley, ayant achevé son travail du matin, qui d’ailleurs était bien léger, se distrayait, devant l’autre fenêtre, à l’aide de son flageolet, le jeune Ronald fit tout à coup son apparition. Je lui offris un cigare, je plaçai pour lui un fauteuil tout près du feu, et je l’y installai… — j’allais dire à son aise ; mais aucune expression ne pourrait être plus éloignée de la vérité. Le pauvre garçon avait positivement l’air d’être sur des pointes d’aiguilles. Il n’avait pas su, d’abord, s’il devait prendre le cigare ou le refuser ; puis, l’ayant pris, s’il devait l’allumer ou ne pas l’allumer. Je vis qu’il avait quelque chose à dire, et que ce quelque chose ne lui venait pas de lui-même ; et, dès le premier instant, j’aurais parié que ce quelque chose lui venait du major Chevenix.

« Comme je suis heureux de vous voir ! » lui dis-je, en gardant toutefois dans le ton une certaine réserve, car je