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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété, trad. Reclaire, 1900.djvu/368

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n’est pas payé par le fait qu’il touche le traitement, ordinaire de l’employé ou du ministre. S’il vous a pleinement satisfait, et si vous voulez continuer à bénéficier non seulement de son travail de fonctionnaire, mais en plus de sa précieuse puissance individuelle, vous ne le paierez pas seulement comme un homme ordinaire qui ne fait que de la besogne humaine, mais encore comme un producteur d’unique. Faites payer de même votre propre travail.

On ne peut appliquer à l’œuvre de mon unicité un prix général comme à ce que je fais en tant qu’homme. Ce n’est qu’en cette dernière qualité que je puis travailler à forfait.

Fixez donc, je le veux bien, une taxe générale pour les travaux humains, mais que le contrat n’ait pas pour effet d’aliéner votre unicité.

Tes besoins humains ou généraux peuvent être satisfaits par la Société ; mais c’est à Toi à chercher la satisfaction de tes besoins uniques. La Société ne peut ni te procurer une amitié ou le service d’un ami, ni même t’assurer les bons offices d’un individu. Et pourtant tu auras à chaque instant besoin de services de ce genre, dans les circonstances les plus insignifiantes il te faudra quelqu’un pour t’assister. Ne compte pas pour cela sur la Société, mais fais en sorte d’avoir de quoi — acheter la satisfaction de tes désirs.

Faut-il que l’usage de l’argent soit conservé entre égoïstes ? À l’ancienne monnaie s’attache la tare de la possession héréditaire. Ne la recevez plus en paiement, et elle est ruinée ; ne faites plus rien pour cet argent, et toute sa puissance s’évanouit. Biffez le mot héritage, et le sceau du magistrat est sans vertu. À présent, tout est héritage, que l’héritier soit ou ne soit pas encore en possession. Si tout cela est à vous, pourquoi le laisser mettre sous scellés, pourquoi vous inquiéter des sceaux ?

Mais à quoi bon créer un nouvel instrument ? Anéantissez-vous donc la marchandise parce que vous