Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/497

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trouvé de solution satisfaisante. Finalement la question de l’existence de Dieu est tombée, mais pour renaître dans la formule que le « divin » existe (Feuerbach).

Mais lui non plus n’a pas d’existence ; on en recourt enfin à dire que le « pur humain » est réalisable, mais cette dernière ressource sera bientôt vaine. Aucune idée n’a d’existence, car aucune n’est capable de réalité corporelle. La querelle scolastique du réalisme et du nominalisme a le même fond, en un mot, elle se poursuit à travers l’histoire entière du monde chrétien et ne peut finir en elle.

Le monde chrétien travaille à réaliser les idées dans les rapports individuels de la vie, dans les institutions et les lois de l’Église et de l’État ; mais elles résistent et conservent toujours quelque chose d’incorporel (d’irréalisable). C’est une poussée incessante vers l’incarnation, qui constamment demeure inatteinte.

Celui qui cherche à réaliser se préoccupe peu des réalités, toute la question pour lui est qu’elles soient des réalisations de l’idée ; c’est pourquoi il cherche constamment à nouveau si dans la chose réalisée, l’idée qui en fait le noyau s’y trouve, c’est pourquoi il scrute la réalité et en même temps l’idée, il examine si elle est réalisable comme il la pense ou si n’en ayant qu’une notion inexacte il doit la considérer comme inexécutable.

Comme existences, la famille, l’État, etc., ne doivent plus inquiéter les chrétiens ; ils ne doivent plus comme les anciens se sacrifier « pour ces choses divines » qui au contraire ne doivent être utilisées que pour faire vivre en elles l’esprit. La famille réelle est devenue chose indifférente et une famille idéale, qui serait la famille « vraiment réelle », doit sortir