Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/501

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suis l’homme ». La question conceptuelle « Quoi donc est l’homme ? » s’est transformée en la question personnelle : « Qui donc est l’homme ? » Dans le « quoi » on cherchait le concept pour le réaliser, dans le « Qui » il n’existe plus aucune question, la question se trouve dans celui qui demande : la question se répond à elle-même.

On a dit de Dieu : « Il n’y a pas de noms pour le nommer ». De même de Moi : aucune idée ne m’exprime, rien de ce que l’on donne comme étant mon être n’épuise ce qui est moi ; ce ne sont que des noms. De même on dit de Dieu qu’il est parfait et qu’il n’a nullement mission de tendre à la perfection. Cela est vrai aussi, mais seulement de moi.

Je suis propriétaire de ma puissance et je le suis quand je me connais comme unique. Dans l’Unique le propriétaire lui-même retourne en son néant créateur duquel il est né. Tout être au-dessus de moi, que ce soit Dieu, que ce soit l’Homme, affaiblit le sentiment de mon individualité et commence seulement à pâlir quand le soleil de cette conscience se lève en moi. Si je mets ma cause en moi, l’Unique, elle repose alors sur son créateur périssable qui s’absorbe lui-même et je puis dire :

Je n’ai mis ma Cause en Rien.




fin.