Page:Stowe - Marion Jones.djvu/56

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contra que miss Silence, grave et silencieuse cette fois comme un sphinx égyptien, enfonçant vigoureusement son aiguille dans la toile plus que grossière d’un sac à provision ; occupation qui l’intéressait au point de l’empêcher de s’apercevoir que notre héros était à quelques pas d’elle. Au bonsoir accoutumé de Joseph elle répondit par un froid salut, sans interrompre son travail. Elle semblait tenir à la lettre la promesse qu’elle avait faite à sa sœur de ne rien dire à M. Adams.

Notre héros, nous l’avons dit, était assez au courant des tours et des détours de l’esprit féminin, et intérieurement résolu d’affronter le danger et de ne donner aucun prétexte à miss Silence de lui faire mauvais accueil. La soirée était assez froide et le feu près de s’éteindre. M. Joseph mit en un clin d’œil la chambre sens dessus dessous, jetant de côté et d’autre pelle, pincettes, soufflet, enlevant du foyer cendres, feu et tisons ; puis, courant au cellier, il en sortit une bonne grosse bûche avec d’autres morceaux plus modestes, et reconstruisit avec une habileté magique tout un édifice de combustibles qui ne tardèrent pas à siffler, cra-