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Page:Strabon - Géographie, trad., Tardieu, tome II, livres VII à XII, 1873.djvu/407

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ont perdus. Dans les contrées qui ont conservé leurs chefs ou souverains nationaux les victimes de ces enlèvements ont encore quelque secours à attendre, et il n'est pas rare que ces chefs attaquent à leur tour les camares des pirates et les ramènent à titre de prises avec leur équipage et leur butin. Mais dans la partie du pays actuellement soumise aux Romains, il y a moins d'aide à attendre, vu l'incurie des légats.

13. Tel est le genre de vie que mènent ces peuples. Quant à leur gouvernement, il est confié à des chefs appelés skeptoukhes, qui eux-mêmes relèvent de tyrans ou de rois. Les Héniokhes, par exemple, comptaient quatre de ces rois à l'époque où Mithridate Eupator, chassé du royaume de ses pères, dut, pour aller chercher un refuge au fond du Bosphore, traverser leur pays. Il put le faire sans trop de peine ; mais désespérant de pouvoir traverser aussi aisément le territoire des Zygi à cause de la difficulté des chemins et de la férocité des habitants, il s'astreignit à suivre le rivage de la mer, se rembarquant même de fois à autre, jusqu'à ce qu'il eût atteint les limites des Achaei ; il put alors, accueilli et aidé par ce peuple, il put achever son voyage : il avait parcouru bien près de 4000 stades depuis le Phase.

14. A partir de Corocondamé, la côte se dirige vers l'E. On y rencontre, à la distance de 180 stades, le port et la ville de Sindicos ; puis, 400 stades plus loin, le bourg de Bata, avec un port de même nom, auquel le port de Sinope, sur la côte méridionale, paraît correspondre aussi exactement que Carambis, avons-nous dit, correspond au Criû-métôpon. Artémidore fait partir de Bata la côte des Cercètes, qu'il nous représente comme bien garnie de ports et de villages et comme mesurant 500 stades de longueur ; puis il nomme successivement la côte des Achaei, longue, suivant lui, de 500 stades ; la côte des Héniokhes, longue de 1000 stades ; et enfin celle du grand Pityûs, à laquelle