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blêmes ardus de l’acoustique expérimentale ; créant, dans son langage souple et ingénieux, une foule de locutions pittoresques relatives à la musique ; annotant, jour par jour, ses impressions sur les hommes et les choses d’un art capricieux, le tout émaillé d’anecdotes et de légendes....

Il nous semblait qu’il y avait là matière à un ouvrage de curiosité rétrospective et même actuelle. Me suis-je trompé ? Le lecteur, toujours juge en dernier ressort, décidera.

Prévenons-le que cette monographie avec le Molière musicien que l’intitulé. Castil-Blaze a bâti deux gros volumes sur un « musicien d’instinct. » J'ai coordonné simplement quelques chapitres tirés des musicalia d'un homme extraordinaire, menant de front pour ainsi dire tous les beaux-arts, et que l'exact Gerber a qualifié, un peu hyperboliquement, je crois, de berumte Tonlehrer und Tomkunstler. Voltaire se défend de n'être point un savant en C sol ut. Voilà tout.

C'est lui d'ailleurs qui aura presque constamment la parole. Qui pourrait s'en servir plus adroitement, plus éloquemment ?

Agréez, mon cher ami, l'expression de ma vive sympathie.


E. V.


Turin, le 30 septembre 1876.