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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/245

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ANA

De son vivant, on accusa souvent Oscar Wilde de plagiat. Un jour, dans un salon, Whistler fit devant lui un bon mot.

« Ah ! Jimmy, dit Wilde, comme j’aurais voulu trouver ce mot ! »

« Vous le trouverez », répondit sardoniquement Whistler.

Whistler se promenait un soir au bord de la Tamise avec une dame protectrice des arts. Celle-ci ne tarissait pas sur la beauté du paysage. Ne trouvant plus d’épithètes, elle s’écria : « On dirait un Whistler ! »

« Hé, hé ! répondit celui-ci, la Nature fait en effet des progrès, de petits progrès… »

C’était à l’époque où Francis Jammes ne pouvait guère écrire un poème sans parler de son vieux chien. Or, dans une de ses élégies, où il était question d’Orthez, de sa maison, de ses meubles, de ses livres, de sa pipe, Jammes commençait ainsi un vers : Bonheur est là…

Stuart Merrill eut occasion de féliciter Jammes au sujet de ce poème, et s’attendrit particulière-