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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/7

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PRÉFACE

Personne n’échappe absolument à ses origines ni aux traditions de sa race. Stuart Merrill qui, arrivé en France dès son enfance première, n’est retourné dans son pays natal que durant un bref séjour, ayant achevé ses études à Paris, est né dans le Long-Island, à Hampstead, comme Walt Whitman, et a tiré, à son insu, des manières de penser, de sentir, de juger, particulières aux Américains, ou, si l’on préfère, à certains Américains, une part plus ou moins remarquable de sa personnalité.

Néanmoins, la plupart de ses biographes et de nombreux critiques se sont étonnés que ce poète, venu d’outre-Atlantique à la littérature française et appartenant, en dépit de lointaines parentés lyonnaises, à une famille anglo-saxonne, ait pu créer une œuvre, dans son expression comme dans ses tendances, si pure de tout élément étranger, si marquée au goût essentiel du lyrisme français, tel qu’il s’est transmis, de Ronsard à Hugo, de Chénier à Verlaine, parmi les symbolistes et parmi ceux qui, le voulant ou non, perpétuent de nos jours la saine et merveilleuse lignée.

C’est, en effet, le miracle de Merrill. Ingénu-