Page:Stupuy - Henri Brisson, 1883.djvu/8

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de cette tradition ; ils avaient la conscience de leur mission ; ils répandaient autour d’eux les ferments d’une vie nouvelle et plus haute. De là, cette élévation d’esprit et de cœur que nous avons admirée cent fois, même chez plusieurs d’entre ceux que ne signalait aucune faculté extraordinaire ; de là, cette sérénité qu’ils conservaient, même vaincus, même proscrits, même bafoués, même oubliés.

« S’il s’est trouvé, après l’empire, au lendemain de nos désastres, une réserve de jeunesse ayant gardé la foi et l’espérance, c’est à eux qu’on le doit, à l’admiration, à la vénération qu’inspirait leur caractère, leur inébranlable confiance, leur esprit de sacrifice, leur habitude de tout faire passer après leur idée. Ce sont eux qui nous ont élevés et formés ; s’il demeure quelque flamme parmi nous, c’est celle qu’ils ont allumée dans nos cœurs. »

L’homme qui a pu parler de nos jours, et avec cette intensité d’accent, de l’ancien parti républicain, c’est celui dont nous avons inscrit le nom en tête de cette étude, c’est le président actuel de la Chambre des députés. Les fragments que nous venons de citer font partie d’un discours qu’il prononçait, en 1879, sur la tombe