Aller au contenu

Page:Suarès - Ceux de Verdun, 1916.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
CEUX DE VERDUN

Fierté d’être soi et d’en sourire avec silence, plutôt que d’en rien dire !

Fierté d’être soi, et d’en mourir ! Tous les Français sont nobles : qui l’est près de ceux-là ?


XXXII


Si vous riez, c’est grâce à eux, et si vous voyez encore la beauté du monde.

Le rire de vos petits, chaque matin, vous le devez à ces Lazares qui ressuscitent, pour vous, chaque jour, de la tombe.

Dans vos villes tranquilles, ils ne vous demandent pas de pleurer ;

Mais de jouer avec mesure, de rire avec décence.

Ils ne vous demandent pas de jeûner, dans un cilice ;

Mais la douce gravité, que l’amour doit à l’absence :

Car ils ne veulent rien de vous que d’être aimés.