Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/113

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Pardonnez-moi comme à l’Égyptienne.
Si, si, je suis heureuse, mais je suis triste.
Elle va pleurer aussi ; j’ai pitié d’elle[1].


VOILÀ des accents qui me ravissent : plus droit ils me pénètrent, plus j’en admire la pointe subtile. Il semble que ce soit sans effort, à bien peu de frais, et le calcul n’en est que plus exquis. Je dirai même que cet art a plus de fond qu’un autre : il est plus beau, plus rare et même plus puissant d’envelopper ainsi l’aigu du doux poignard et la force du coup qui entre. C’est la pure nudité sous un voile en fil de la Vierge. Une certaine épaisseur de génie veut en vain nous persuader que la grandeur se mesure à la rudesse, au poids et à la violence. Il n’en doit rien être, tant qu’il y aura sur la terre quelque confident

  1. Ballades de Villon, p. 8, etc. ; Pelléas, pp. 254, 255, 299.