montre une étonnante maîtrise. En 1890, non seulement il possède toutes les conquêtes de Wagner, mais il y ajoute. Son harmonie est déjà bien plus hardie, plus subtile et plus riche. On dirait d’un Wagner éblouissant, qui prodigue ses trésors d’expression ; qui, sur le premier signe, et à propos d’une simple émotion, s’élève d’un seul coup aux transports de Tristan à l’agonie et d’Isolde mourante. Rien n’est plus pathétique que cette œuvre, et c’en est le défaut. Elle est toute en excès. Un poème sourd et triste tourne à la suprême tragédie. La douleur, la passion s’y répandent en éclats sans mesure. Mais enfin personne au même moment, et personne depuis, n’a donné ni fait entendre un chant, où la puissance et le génie forcenés de Wagner soient approchés de si
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