Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/47

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AVEC la Cathédrale engloutie, l’Hommage à Rameau est, à mon gré, la plus belle pièce pour le clavier qu’il y ait en musique, depuis les trois dernières sonates de Beethoven[1]. La beauté de la forme, la grandeur et la pureté de l’architecture, la douce majesté des proportions, la simplicité de l’effet, nonobstant l’extrême raffinement des éléments qui y entrent et s’y ordonnent, tout conspire à la perfection de ces deux chefs-d’œuvre. Rameau est une machine de guerre pour Debussy. Je ne pense pas qu’il vît le maître des maîtres dans ce laborieux musicien, d’ailleurs si sec parfois, si savant dans le sens où l’art s’oppose à la science, si peintre de décors et, par moments, si peu

  1. La Lune sur le Temple, et La Terrasse des audiences, y sont à peu près égales par la perfection et la nouveauté.