Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/49

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point et d’une niaiserie en somme intolérables. Ce barbare ne sait jamais se borner, en dépit de sa mine classique : il est fort et grossier ; bref, il sentimentalise et ne cesse pas de sentimentaliser.

Il est clair que toute l’épaisseur du monde sépare la musique de Gluck et celle de Pelléas. Debussy interprète le drame, il en saisit la poésie et la transpose dans le purgatoire de la musique. Gluck s’y attache et le retient à la terre : il l’habille, il l’affuble du costume théâtral, d’armures, de plumes, d’airs carrés et de rondes chansons. La vérité de la musique est avec Pelléas et non avec Iphigénie. D’ailleurs, l’orchestre et l’harmonie de Gluck sont presque morts. Gluck met à la fois le plus de musique et le moins qu’il peut dans la tragédie. Debussy accomplit le destin musical qu’on