la Forêt : Wagner, du reste, est déjà très loin de l’imitation et Parsifal n’en offre plus la moindre trace. Il semble puéril et un peu barbare de chercher à donner le change sur l’objet décrit. Debussy ne vise partout que l’émotion : il est trop musicien pour être réaliste : il efface le paysage à mesure qu’il s’y promène ou qu’il le contemple, pour n’en laisser paraître que l’écho sensible, l’image sonnante, le chant que tout moment de la nature fait naître dans une sensibilité ardente et vive. On pourrait nier qu’il y eût la moindre description dans Debussy. Il transmute la nature en harmonies, en émotions sonores. Il ne songe pas à peindre la forêt bruissante, mais ce que le cœur d’une jeune fille, marquée pour le mortel amour, y éprouve dans le profond abandon, à l’heure du cré-
Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/62
Apparence
Cette page a été validée par deux contributeurs.