Et d’ailleurs, la seule beauté réelle du paysage, en art, sera toujours de faire un cadre, accord ou harmonie, aux passions de l’âme et aux pensées de l’homme. Mais je m’arrête : cette vérité est aujourd’hui si méconnue que je ne serais pas compris. On prend le paysage pour lui-même, pour un objet qui ait sa valeur ou sa fin en soi. Faiblesse misérable, flatterie à la paresse de l’esprit, ou naturel abaissement. Je voudrais mesurer la chute d’un art à l’importance qu’il donne à ce vide théâtral qu’on nomme un paysage et qui est en train de perdre la peinture. Les peintres se laissent aller à traiter la pensée et les figures en éléments du paysage, tandis que le véritable artiste doit peindre le paysage dans le style de la figure et chercher à y mettre tout ce que la forme implique de pensée. Grâce au
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