Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/97

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enrichissement continu. Qu’on le veuille ou non, c’est en musique surtout que la soi-disant simplicité ne répond à rien, et n’est qu’un mot vide. On ne fera pas que notre ouïe soit celle des hommes d’il y a mille ans ni même de nos grands-pères. Pris au hasard, un homme sans culture, un nègre, un Lapon est un demi-sourd près de nous. Parmi les musiciens même, le sens sonore de l’Occident en 1900 est infiniment plus riche et plus complexe de siècle en siècle. On a beaucoup aimé la musique dans les Cours d’Amour, en Flandre, en Italie, voilà quatre ou cinq siècles ; mais entre les hommes de ce temps-là et nous, la distance proprement musicale n’est pas moins grande qu’entre les physiciens de la Renaissance et la physique de Poincaré ou de William Thomson. Et qu’est-ce que la mathé-