Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/111

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ENNEMIS, NON RIVAUX

��I Ejcorté de chanj, d'enccnt, de femme» et d'ïllégresK, le Glo-

rieux, «ur un chemin jonche de fieun, sort du feilin ofTett i sa gloire ;

Les tempes ceintes de roses et de lierre, ivre de triomphe, cou- vert de caresses et chargé de couronnes, vttu d'or et de joie, il sent une bienveillance universelle, — le Mignon de la Fortune,

Et sans le secours même de l'ivresse, il a dans les jreux de doux pleurs.

II. Au détour de l'allée triomphale, là ou la plage heureuse s'arrête et fait place à la cAte des rocs, que bat la mer, Ift où la force se brise sur les sombres promontoires, —

Le Glorieux soudain distingue assis dans l'ombre et le silence, impassible et penché sur la vague tumultueuse, parlant et répondant sans voix au murmure infini de l'onde, — il reconnaît

Le Solitaire.

III. Et le Glorieux, comme tous ses pareils, s'imagine uicn taire, et joue au généreux, pour se flatter.

Il va le premier du devant du Solitaire, qu'il trouble sur son rocher, et qui ne l'avait seulement pas regardé.

Il s'approche, suivi de son brillant cortège qui admire. Et d'uo geste qui -n'honore point, puisqu'il marque l'intention d'honorer, il lui tend sa propre coupe, pleine d'un vin délicieux.

IV. — • Bois, dit il, 6 Solitaire. Toi austi, tu es grand. . . •

Et en lui même il pense : Il l'est peut être, quoique tous cet

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