Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/151

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TRIOMPHE DU CHARNIER

��I. Que la vue des mortt est belle dans la victoire I

Mon aigle, plane sur eux, et s'en élève comme du Tau monte la fumée.

Comme l'enfant César de sa mère qu'il tue, de ces morts naît la victoire ; et peut être sans eux je n'y pourrais pas croire.

II. Roulis de l'artillerie, flux et reflux du fer, mile marée de la mi- traille, voix des canons.

Je vous aime. Je suis le joueur superbe de votre enjeu. Vous tournez pour moi le Roi. Vous m'aimez, furies de la bataille : vous me re- connaissez, comme je vous connais.

Que les marées femelles de l'océan suivent donc l'influence de la lune. Vous, roulez et marchez avec moi.

III. Bruit du fer et du bronze, soufSe des pièces chaudes. Meule des roues sur les cailloux et sur la glace.

Sourds grondement, bombes, pituite des mortiers, toux des canons, vous êtes les orages de mes veines qui battent ; et les coups puissans de mon coeur fort, sous le sein, contre les parois.

Roue i roue, et gueule à gueule, poussez, canons, jusqu'à la crête.

Que de là se déroulent les vagues des obus et l'écume de la mitraille.

Botte à botte, sabre au clair, les cavaliers se penchent, en ar- rêt sur la selle ; et le fleuve des chevaux galopant

Se précipite à la charge, sang fiévreux de mes artères.

IV. Armées, bonnes chiennes de race, voilà du champ.

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