Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/187

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PROMÉTHÉE ULCÉRÉ

��I. Crépuscule de feu, tu rougeoyai», quand Proméihëe, ayant dant le silence et l'impoMibilité que le ciel croyait étemeU, ayant médité un effort inoui, — souleva sa poitrine d'un souffle égal k l'Atlantique, rompu les liens de son bras droit, laissant de son dot sur le roc.

Et de cette droite devenue libre, brisant la demeure céleste Il balaya les dieux.

II. De quel rire muet, de quel : Ha I sablime, il salua son antique ennemi, Jupiter couché contre la terre! Et, se penchant sur lui, il allait enfoncer dans la gorge divine son pouce, k l'ongle aiguisé par les million» de siècles, — et plonger son regard colossal au fond des yeux souverains,

Oii s'allument les étoiles.

Et où tant d'autres ont laissé leur ombre, après s'y être éteintes.

III. Prométhée ne rit qu'une fois. Car Jupiter déchu, m»U invin- cible, lui échappait. Et le Titan cria, amèrement : « Tu fuis! >

Puis il défit ses autres chaînes. La terre gronda.

Esclave des dieux cruels, l'immonde vautour, gorgé du foie.

Tomba de peur i la Aute des fers, et creva même avant d'avoir touché le sol, de la chair encore au bec.

Et Prométhée s'assit enfin sur la montagne, oà il avait été cloué par la Violence et par la Force Broie, dès le débat des temps et pour l'éternité.

IV. Il s'assit, délié . . — et contempla, comme, dans les liens, il avait contemplé.

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