Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/27

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«piral. La pente k pic file au fond de I* terre, comme l'tic d'oQ tODr- billon. El, U deriiire, le tommet de U montagne, lyt du «eriigc, n'ett qu'un ih'mi- (linli <lr nrli'r il'iiù l.i lunr ^p \hve Icnlfm^nl-

b. Le p^Kc Jci pitlic», jlors, contempla la nuit cérul^ennc, belle et profonde à l'égal de l'océan. A tes piedt régnait l'abîme, et la majetté divine du ciel sur ta léie. Et la mer infinie, lii-bat, tooriail aux ttoilet, — etpace de toluptë.

7 . Et comme le patieur était venu pour t'eodormir dan» le lit de la neige, au terme du voyage, après avoir précipité se» ouailles au bercail de la tombe, — il connut soudain la vanité des remords. Il osa fixer enfin la troupe interminable, dont il oe penMit se séparer que par la mort, et qu'il avait évité de compter. Et il entendit la voix des péchés exténués s'élever de ce troupeau immense :

8. « O berger, 6 Paris sur l'Ida avant d'avoir connu Hélène, — c'est elle que lu cherches, et lu la dois trouver.

« Que nous reproches lu.' Et pourquoi le punir toi-même? Nous sommes nés de toi, et ce triste troupeau ne t'appartient pas moins que celui de tes venus.

« De les plus forts péchés, regarde comme les rejetons sont avides de vie, et vois comme en sa verdeur première elle semble innocente. Qu'importe qu'elle perde demain sa pureté?

9. • Parmi les boucs et les béliers, les agneaux du péché bon- dissent avec la candeur des sources, —

Dans leurs bouches sans dcns, le lait n'est p.ts moins blanc sur la langue que celui de la figue verte, quand on rompt le pétiole. Pardonne aussi i tes péchés, beau pitre. »

Le pasteur silencieux sourit; et sa tristesse lui fut douce, a II fallait faire cette route t, pensa-t-il, • mais non pas pour y mourir. * Et quand la lune froide se fut couchée dans les «agues, le plire des péchés, redescendant la montagne, reprit le chemin de la mer, poussant le troupeau dont tintaient lr\ tlarinci, vers Ij ville des voluptés.

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