Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/37

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LA PRIMAVERA

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I. Sur U pointe des pieds, les blonds cheveux épars, tressas de marguerites, de muguets et d'anémones,

La Primavera vole.

Légère, fraîche et folle comme le vent d'avril.

II. El comme lui quelquefois tiède, mais plus souvent glacée.

Ses pieds nus n'ont pas que la blancheur de la neige. C'est la lune d'hiver, qui fait l'éclat rêveur de ce col et de ces doigts. Et tout ce qu'elle 1 d'ardeur, le jeune soleil l'a versé en pluie d'or sur sa tête.

III. P4les d'amour les citronniers, tissus aussi de lune, sous l'étreinte des roses, se meurent déplaisir. Enlacées aux citrons et aux oranges, rondes des roses, & heures embaumées, délicieuses guirlandes.

Tel qu'un Orphée rivant rencontre le choeur des muses, le cré- puscule va venir sous le bois d'orangers,

Comme un frère poète, de langueur voilé, s'avance sur la prairie où dansent ses saurs, les pieds de marbre.

IV. Dans le bois d'orangers, la fleur embaumée aux fruits se fiance. Les boules d'or rougeoient sous les feuilles laquées, dont la verdure est éternelle.

Et les fuseaux de topaze, parmi les feuillages sombres, blê- missent passionnément aux branches, qui portent les limons.

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