Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/43

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CL FR A SILVESTRE, cTun ton étrange. Quand sera le moment de dormir à jamais !

et. FRA jVNIPÈRE Prendrons-nous par le cime- tière ?

C FRA SILVESTRE Oui , j'espère . j'aime à y mé- diter, surtout le soir. Alors on sent mieux son néant et que l'on tient dans la main de qui juge et condamne . Puis , l'on voit la mort partout où l'on arrête les yeux , comme en novembre quand la cage des cloches donne lentement le vol aux oiseaux noirs du glas {A Fran- çois.) Vous plaît-il que nous passions par là ? CL FRANÇOIS, timide. Non, mon frère, non, je vous en prie . Vous le savez , je n'aime pas ce chemin . CL FRA ]VN\?ÈRE. bonnement. 11 est plus court. CL FRA SILVESTRE. Certes, il abrège tout voyage. Qui va par là n'a que faire d'aller plus loin . CL FRANÇOIS. Oh ! pourquoi le coeur si triste ? Nous sommes nés pour aimer et non pas pour gémir . Amour est joie . Dieu n'a pas fait si beau le monde pour nous le faire hair .

CL FRA SILVESTRE. je m'ennuie de ne pas con- naître l'allégresse divine .

CL FRANÇOIS, de plus en plus agité. Ah ! mon frère , on ne doit pas choisir entre le chagrin et la joie.

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