Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/62

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présent de Dieu . Poésie est le parfum du cœur. 11 ne faut faire mal ni aux chanteurs, ni aux oiseaux du ciel , J'aime les chants. La prière est musique; et nous som- mes les trouvères du Sauveur. C FRA JVNIPÈRE. a Vous êtes un savant. CE, FRANÇOIS, ouecwn ÙTC nerveux, presque plaintif . 11 te le semble , bonne âme . Mais j'en sais moins que toi . O le pauvre docteur que je suis ! je ne sais plus , grâce au ciel , que ce que savent les passereaux et leurs nourrices . Certes les petits corbeaux , à l'œil toujours fixe , sont plus érudits que moi : ils volent droit . CL FRA jVNlPÈRE, ielu. Vous avez beaucoup étu- dié , on le sait .

CL FRANÇOIS, loui bas. Non, je t'assure. l'ai tout oublié . j'ai perdu mon temps, crois-moi . CL FRA jVNlPÈRE, vaguement inquiet. je ne peux plus vous suivre : je suis tout essoufflé , CL FRANÇOIS, enivré. Les pies dorment dans les cyprès du cimetière ; et même les tiercelets baissent leur bec cruel . Les oliviers soupirent , calmes comme l'huile. Le ruisseau lave les pieds du romarin . Dans les berceaux les petits enfants, sans même rêver, sourient. Le clair argentin de la lune tinte sur le cristal de l'eau qui coule, pour le baptême innocent de la nuit. Et le ciel.

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