Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/68

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©, FRA JVNIPÈRE, /8^ Frère très cher , pensez à nous, je vous supplie. Voulez-vous nous abandonner?

Il le soutient. François fait quelques pas en vacillant.

H. FRANÇOIS, dans un murmure. /H Et Sandro qui se meurt, Sandro qui doit m’attendre !

CL FRA ) VNIPÈRE , avec intention, Oui , vous souhaitiez tant d’être au plus vite à Spello!

CI, FRANÇOIS, d’un ton étrange comme désintéressé de toutes choses, hors une seule. Que veux-tu ! que veux- tu ! mais moi aussi , je dois mourir , et j’attends .

CL FRA JVNIPÈRE, de nouveau effrayé, lui haist les mains. Ne mourez pas, oh! ne mourez pas! Que dévie ndrai-je ? Dites , et je ferai . Je ne sais qu’obéir . Ordonnez .

CL FRANÇOIS. Je ne sais ce que j’ai . Je me sens l’âme claire comme celui qui ne vit plus . Mon cœur est si troublé! J’ai péché, tant péché contre l’amour! et je pèche à toute heure . Punis-moi donc , Seigneur; mais je t’aime , aie pitié. Pitié? O mon Jésus, vous êtes toute pitié . Vivrais-je sans votre pitié ? Aurais-je vécu ? Serais-je ici ? Seigneur Jésus , je suis gonflé de vos larmes, comme le plus lourd de vos fruits. Pour nourrir vos mouches et vos vers , faites choir la pauvre pêche à terre. iS/ Que mon amour pour vous, Jésus, me lave